Le 21 avril 2002 je fêtais mes 20 ans, le lendemain je passais le concours de Normale Sup’ (que je n’avais aucune chance d’avoir mais là n’est pas la question).
Lorsque le visage de Jean-Marie Le Pen s’est affiché à la télé j’étais seule à la maison, j’habitais encore chez mes parents et comme pour chaque élection ils étaient mobilisés.
A quelques minutes de chez moi, les gens étaient dans la rue pour dire non au FN. Pendant que moi je devais me coucher pour la semaine qui m’attendait, tellement en décalage avec ce qui se passait dans le pays.
Je n’avais qu’une seule envie : manifester moi aussi, comme je l’avais fait tant de fois, parce que oui rappelez-vous dans les années 90 on manifestait contre le Front National.
En ce 21 avril 2017, j’ai envie de me rappeler d’un autre 21 avril, celui de 1944, jour où les femmes ont obtenu le droit de vote en France, 10 ans après la Turquie et de nombreux autres pays.
J’ai été élevée dans une famille où on m’a toujours rappelé que ce droit de vote a été acquis de haute lutte et qu’il était de notre devoir de voter.
Comme beaucoup, j’en ai marre de voter contre et non pour.
Comme beaucoup, je suis fatiguée des promesses si vite oubliées.
Comme beaucoup, je trouve que quelque chose cloche depuis longtemps et qu’il va falloir réformer ce “système” contre lequel tous disent se battre (encore faut-il savoir de quoi on parle)
La liste est très longue…
Alors oui, je sais, le vote blanc n’est pas comptabilisé, oui il devrait l’être, je suis bien d’accord mais il y a une différence entre faire la démarche de se déplacer aux urnes et rester chez soi, même si le résultat est le même.
Un vote, même non comptabilisé, est un vote qui compte.
Votez pour, votez contre, votez utile, votez futile, mais allez voter.
La participation reste le meilleur rempart au Front National.
Je n’ai pas envie de me rappeler de l’endroit où j’étais le 23 avril 2017.