Lise Pressac Non classé (Agend)avenir

(Agend)avenir

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C’est un rituel.

Un rituel qui peut sembler désuet en 2015, qui plus est pour une fille connectée comme moi.

Mais il est incontournable.

Ce rituel : l’achat de mon agenda papier.

Je vous entends rire d’ici, vous les gens « de votre temps » qui notez tout dans votre agenda électronique, qui prenez rendez-vous sur Outlook et qui comptez sur les alertes de votre Smartphone pour vous rappeler votre programme de la journée.

Pour moi vous êtes comme ces joueurs ayant besoin d’une bonne dose d’adrénaline quotidienne.

Peut-être que votre batterie va lâcher, que vous n’aurez pas de chargeur et que vous allez rater LE rendez-vous de votre vie.

Vous êtes des foufous.

Mon rappel à moi est mental : le matin je visualise dans ma tête la page du jour de mon agenda.

Comme je le faisais pour me rappeler ma leçon d’histoire.

La seconde guerre mondiale, page 59, et hop y a plus qu’à dérouler.

Il m’est arrivé, en prenant tranquillement ma douche, de sentir un coup de stress m’envahir : je suis sûre qu’il y avait un truc marqué ce matin à 9h… MEEEEERDE !

L’agenda, le meilleur partenaire de ceux qui, comme moi, ont une mémoire visuelle.

Je ne sais pas précisément ce que je fais la semaine prochaine mais je sais que toutes les journées sont noircies à l’heure du déjeuner, il ne me reste que le vendredi de vierge.

Pour des fétichistes comme moi le choix de l’agenda est déterminant.

Il faut trouver le bon format.

Celui qui te permet d’avoir la place de noter suffisamment de choses mais qui est assez petit pour que tu puisses l’emporter tout le temps avec toi.

Chacun ses besoins, ses lubies.

J’aime embrasser la semaine d’un coup d’oeil.

J’aime avoir une page vierge au début pour noter ces infos dont je déteste avoir besoin mais que je déteste encore plus devoir chercher (adresses de Pôle Empoi, de la Sécu, identifiants en tous genres).

J’aime aussi avoir un aperçu de l’année entière sur une double page.

Pas pour savoir si le 1er janvier tombe un lundi ou un samedi (je m’en fous, je déteste ce jour) mais pour pouvoir noter les anniversaires.

Je n’oublie pas de les souhaiter, j’en connais beaucoup par cœur, je note ceux que je ne maîtrise pas encore mais que je ne veux pas oublier.

Et je ne les souhaite pas aux gens parce que Facebook m’a demandé de le faire.

(Dans la même logique mon anniversaire n’est pas enregistré sur Facebook parce que je n’ai aucune envie que des gens qui ne me parlent pas le reste de l’année s’inquiètent de savoir comment je vais ce jour là)

Ceux qui comptent savent.

Oui je suis un peu une extrémiste mais je me soigne.

Et comme je suis une psychopathe je peux te dire que j’étais à Borough Market à Londres le 7 avril 2014, que je prenais l’aépro avec E. le 19 septembre 2014, que je passais la soirée avec Y., V. et M. le 21 février dernier.

D’une année sur l’autre il y a des anniversaires qu’on ajoute, d’autres qu’on ne note plus.

A la fin de l’agenda : le carnet d’adresses.

Ces personnes à qui j’écris (oui des lettres manuscrites reçues dans une boîte aux lettres physique).

Eux restent, leurs adresses parfois changent d’une année sur l’autre, au gré des mouvements de la vie.

Il y a des pages blanches, pleines de promesses, qui ne portent pour le moment que la certitude que ce sera le jour de l’anniversaire de ma sœur, de ma mère, de mon père.

Il y a les anniversaires qui ne sont pas effacés même si les concernés ne sont plus là.

Ceux là restent inscrits comme le restent les numéros de téléphone de ceux qui sont partis.

Je remplis l’agenda de l’année suivante de simples prénoms en haut des pages, en recopiant l’actuel, celui qui touche à sa fin.

Je parcours des yeux une année qui n’aura pas été clémente et je survole la suivante avec l’espoir de la remplir de bonheur.

* Cet article a été écrit sur papier, raturé, avant d’être recopié sur un ordinateur

 

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