Impossible que vous soyez passé à côté, un buzz venant de Public Sénat c’est pas tous les jours !
Je taquine d’autant plus volontiers que c’est ma chaîne de cœur (dommage qu’il y ait besoin de ce genre de polémique pour que les autres médias s’y intéressent, bref).
Nicolas Totet lui se serait bien passé de ce statut d’homme le plus plaint de la semaine.
En le voyant perdre pied devant le secrétaire général de l’UMP on ne peut s’empêcher de souffrir avec lui.
Petit rappel des faits : l’émission est tournée à Saint-Quentin en Picardie, terre de Xavier Bertrand.
Comme pour chaque numéro de « Terrain politique » (pour le coup je peux vous en parler, je bosse sur le prochain) un journaliste de la presse locale est convié pour poser ses questions à l’invité politique, lui aussi du coin.
Lorsqu’on n’est pas un habitué des plateaux télé -ce qui est visiblement le cas du journaliste du Courrier Picard qui passe son deuxième oral télévisuel- c’est la première question la plus difficile, celle qui conditionne tout le reste de l’interview.
Celle qui vous met en confiance ou vous déstabilise.
L’intervention est maladroite, la question malvenue. Nicolas Totet évoque le cancer du sénateur-maire Pierre André et pose le problème de sa succession.
Les yeux de Xavier Bertrand se transforment en mitraillettes. Deux minutes de tirs frontaux. Le journaliste ne se relèvera pas.
On apprendra plus tard que les deux figures locales, le politique et le journaliste, ont réglé devant les caméras un différend bien local lui aussi.
Une histoire de copinage, de journaux concurrents, d’article peu amène.
Ce que je retiens de cette humiliation télévisée est ailleurs.
Enregistrée le 16 janvier l’émission a été diffusée dès le lendemain (au lieu du 19 janvier, comme prévu initialement).
Le journal L’Express sera le premier à rendre compte de cette passe d’armes entre Xavier Bertrand et Nicolas Totet, ou plutôt de ce tir de Bertrand sur l’ambulance Totet.
Ce n’est que le 1er février que l’accrochage débarque en une du blog de Morandini, un site qui fait toujours la pluie et le beau temps de la blogosphère.
La machine est lancée. Les médias s’emballent. Canal +, lepost.fr… et même Le Figaro et Le Monde (et bien d’autres) relaieront l’info.
Il a suffi d’un Morandini qui s’intéresse à la chaîne parlementaire pour que l’info circule.
Comme dirait Gilles Leclerc : « Grâce à Public Sénat tout arrive ».
Dommage que ce ne soit pas pour le contenu des 56 autres minutes de l’émission, dommage que ce soit à cause d’une humiliation publique.